La digitalisation est un enjeu actuel majeur pour de nombreuses entreprises, accéléré par la crise sanitaire de ce début d’année. Alphonse Rodella, Président de l’Agence d’architecture AXL, aborde avec nous la transformation digitale des métiers de l’architecture en quelques dizaines d’années seulement, ses avantages et effets sur le quotidien de chacun.

 

Digitalisation et architecture, par quoi cela a-t-il débuté ?

La première avancée majeure spécifique à une agence d’architecture est la généralisation de l’utilisation d’un logiciel de dessin. La planche à tracer de l’architecte est abandonnée depuis des années dans notre domaine. Auparavant, pour corriger des plans, un architecte devait gratter à la lame de rasoir voir tout retracer. Avec un logiciel de dessin, nous pouvons corriger uniquement l’élément concerné. Cela semble une évidence pour les nouvelles générations mais pour nous ce fut une révolution et un gain de temps considérable.

Le second avantage de la digitalisation du dessin, c’est la possibilité d’avoir une équipe pour un même projet. Avec le tracé à la règle et au compas, on distinguait tout de suite si un second dessinateur reprenait des plans. Sur le logiciel, un collaborateur peut prendre le relais sur un projet sans différence visible. Nous gagnons en réactivité et pouvons assurer une continuité de prestation à nos interlocuteurs.

Ce changement de pratiques a enclenché le développement d’autres logiciels, permettant notamment de faire des élévations en 3D, à partir de plans en 2D. Les Maîtres d’Ouvrage et investisseurs peuvent ainsi visualiser les espaces plus aisément qu’avec un plan en 2D.

Depuis quelques années, certains logiciels nous permettent de dessiner directement en 3D. Ainsi, nous repérons immédiatement d’éventuelles incohérences, c’est particulièrement utile pour les projets complexes. Ce type de logiciel va certainement s’imposer dans les années à venir pour les projets importants.

Notre enjeu sera de continuer de recruter et fidéliser des experts maîtrisant ces outils car la formation, même pour un collaborateur confirmé, est particulièrement longue.

 

Conception, Pièces écrites, Consultation des entreprises, ACT (Assistance aux Contrats de Travaux), Maîtrise d’Œuvre d’Exécution, OPC (Ordonnancement, Coordination et Pilotage du chantier)… l’ensemble des métiers d’AXL sont-ils concernés par la digitalisation ?

L’Agence d’architecture AXL compte aujourd’hui 30 collaborateurs. Depuis 2011, nous avons digitalisé nos services supports : la comptabilité, la chaine des ventes et la gestion des données de nos talents (plannings et données personnelles) mais aussi nos bases de données. Celles-ci sont sur nos serveurs sécurisés, accessibles par l’ensemble de nos collaborateurs qui peuvent ainsi partager, en temps réel, toutes les informations concernant un projet.

Nous mettons également à disposition les documents nécessaires via notre ERP (Progiciel de Gestion Intégré) pour que les intervenants du projet (Bureaux d’études, Bureau de contrôle,  Entreprises tout corps d’état, Maîtres d’Ouvrage, …) y aient accès en toute sécurité. De même, nous recevons l’intégralité de leurs réponses par ce biais. Nous avons digitalisé toute la chaîne des missions, depuis la démarche commerciale en passant par la Direction d’Exécution des travaux, jusqu’à la levée des éventuelles réserves sur un chantier.

Traçabilité, efficacité, rapidité : tout est pensé pour soutenir et accompagner nos Maîtres d’Ouvrage et nos collaborateurs au quotidien.

 

Comment vous assurez-vous de la réussite de votre plan de digitalisation ?

La digitalisation a de nombreux avantages mais ce, uniquement si les collaborateurs adhèrent au projet commun et sont formés correctement au préalable. Pour que cela fonctionne, cela doit être intégré dans la culture de l’entreprise, ce qui est le cas chez AXL.